Plusieurs pratiques bannies des porno anglais, la profession s'insurge

Une liste d'actes nouvellement interdits dans les films pornographiques a été mise en circulation au Royaume-Uni. Fessée, éjaculation féminine... La plupart de ces actes sont jugés obscènes ou violents. Si l'origine de cette liste reste pour l'instant floue, les professionnels de l'industrie eux ne comprennent pas, d'autant que cette liste semble principalement viser les actes à l'origine du plaisir féminin...

L'industrie du porno britannique est dans la tourmente. Un amendement du Communications Act, signé en 2003 et ayant pris effet le 1er décembre, interdit l'apparition dans une production pornographique made in UK de toute une série d'actes sexuels jugés trop obscènes ou violents. La nouvelle directive indique que désormais les services de vidéo à la demande spécialisés dans la pornographie doivent appliquer les règles déjà instituées par le British Board of Film Censors (BBFC) en ce qui concerne la vente de DVD pornographiques dans les sex-shops. Le but du BBFC, l'équivalent britannique du CSA, est de protéger les mineurs contre des contenus audiovisuels inappropriés .

Parmi les actes jugés ‘inacceptables' par le BBFC (p.23 de ses recommandations) : la fessée, le fait de fouetter son ou sa partenaire de façon agressive, la pénétration par un objet "associé à la violence", les agressions physiques ou verbales (même si consenties), l'urolagnie (érotisation sexuelle des fonctions urinaires), mais aussi le facesitting (le fait de s'asseoir sur le visage de son partenaire), le fisting (la pénétration par le poing des organes génitaux) et l'éjaculation féminine...

Une industrie qui risque d'être sévèrement touchée

En Grande-Bretagne, on prend ce sujet très au sérieux. Notamment parce que sont visés en priorité les producteurs de films pornographiques produits au Royaume-Uni. Le magazine Vice est entré en contact avec Jerry Barnett du groupe Sex and Censorship, une association luttant contre la censure envers les films pornographiques britanniques. "Il n'y a apparemment aucune explication rationnelle quant aux raisons de ces interdictions. Il s'agit juste d'une série de jugements moraux mise en place par les personnes qui n'ont eu de cesse de lutter pour empêcher les Anglais de regarder des films porno [autrement dit, le BBFC, la police et la police de la Couronne, ndlr]". Le caractère arbitraire de cette nouvelle mesure en effraie plus d'un dans le secteur. Itziar Bilbao Urrutia, une dominatrice professionnelle qui a monté un site de production indépendante de films pornographiques spécialisés dans le femdom (femme dominante), ne cache pas que l'inquiétude commence à monter. "Depuis quelques jours, d'autres productrices de porno femdom m'envoient des emails et des messages, me demandant des informations sur cette loi" a-t-elle indiqué à Vice. "La vérité c'est que personne ne sait vraiment comment cette loi va être appliquée. Tout le monde a peur de perdre son gagne-pain".

Les actes de plaisir féminin directement visés

Sont également pris pour cible les actes sexuels qui le plus souvent procurent davantage de plaisir aux femmes qu'aux hommes. Dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Independent, la réalisatrice de films pornographiques Erika Lust dénonce le fait que "ce qui apparait clairement [dans cette loi] c'est que l'on cherche à imposer des restrictions sur des actes procurant du plaisir aux femmes". Selon elle, l'industrie du pornographie en Grande-Bretagne est trop dominée par les hommes et cette nouvelle régulation ne fait que renvoyer les mentalités "à l'aire de la moralité Victorienne (...) Est-il bon d'enseigner à nos enfants que certains actes sexuels sont mauvais et d'autres non ? Quand beaucoup de ces règles R18 [catégorie de classification de films correspondant au sigle interdit aux moins de 18 ans, ndlr] visent à censurer le plaisir féminin, cela n'a-t-il pas pour effet de freiner l'éducation sexuelle de nos enfants ? Nous devrions leur enseigner l'importance du plaisir féminin, plutôt que de le censurer."

Le vrai problème : la sexualité des femmes

Pour l'industrie du porno, et pour Erik Lust tout particulièrement, la nouvelle législation est si aberrante qu'elle pose un vrai problème de société, à savoir la place de la femme et de sa sexualité dans le monde au 21ème siècle. "Avec cette loi, le Royaume-Uni est en train de revenir au temps où le porno était le reflet d'un fantasme masculin ennuyeux et irréaliste. Fantasme qui consistait à voir des bimbos satisfaire sexuellement des hommes comme si c'était leur devoir, et où les femmes étaient soumises et comme dépossedées de leur propre sexualité" écrit la réalisatrice dans The Independent. "Comment est-il possible de croire que l'éjaculation féminine est plus 'dangereuse' que l'éjaculation masculine ? C'est carrément dégradant."

Le Royaume-Uni se veut-il anti-féministe ou bien se couvre-t-il simplement de pudeur ? La sortie en salles en février 2015 de Fifty Shades of Grey, sorte d'ôde au sado-masochisme dans lequel l'héroïne Anastasia Steele jouit à n'en plus finir pourrait faire changer d'avis le BBFC. A moins que là encore, le film ne soit jugé trop obscène pour être mis à disposition en VOD...

SOURCE :

http://lci.tf1.fr/france/societe/l-ejaculation-feminine-et-la-fessee-desormais-bannies-de-la-pornographie-8528608.html

AUTRES GROS PROLEMES :

Le sexisme du Royaume-Uni est inacceptable car cette loi cible le plaisir féminin bien plus que le plaisir masculin.

A ce rythme là et si nous ne faisons rien, ils vont parvenir à bloquer internet pour nous forcer à regarder ce qu'ils désirent. Signez vite la pétition ICI

https://www.change.org/p/department-for-culture-media-and-sport-uk-abroger-la-nouvelle-loi-anti-pornographie-sexualit%C3%A9s-alternatives?just_created=true